Pour maintenir un bon état de santé, l’alimentation joue un rôle primordial, quel que soit le stade d’évolution de l’individu.
En effet, les besoins nutritionnels varient selon le sexe, la taille, l’âge. Il est donc essentiel de mettre en place une alimentation adaptée et équilibrée au quotidien.
La dénutrition touche chaque jour environ 400 000 personnes âgées vivant à domicile.
Quels sont ses effets sur la santé des seniors ? Comment la prévenir et l’éviter en EHPAD ou à domicile ?
La dénutrition des personnes âgées en chiffres
La dénutrition correspond à un apport insuffisant de nutriments essentiels à la survie de l’organisme. En fait, les individus dénutris ne s’alimentent pas de manière suffisante. Des carences nutritionnelles apparaissent donc impactant la santé des patients.
Ce phénomène peut toucher les individus de tout âge, cependant, il est particulièrement fréquent chez les personnes âgées de plus de 65 ans.
En effet, selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), la dénutrition toucherait :
- environ 400 000 personnes âgées vivant seules à domicile, soit environ 4 à 10 % des séniors à domicile,
- 40 % des personnes âgées de plus de 70 ans subissent une hospitalisation suite à des problèmes liés à une dénutrition,
- 30% des résidents vivant en EHPAD sont dénutris,
- 50 % des personnes âgées admises en séjour hospitalier présentent des signes de dénutrition.
En Guadeloupe, 1 personne âgée sur 4 serait touchée par ce phénomène, dont 1 sur 3 vivant à domicile.
La dénutrition est un phénomène silencieux et méconnu qui a tendance à prendre de plus en plus d’ampleur chez les seniors. Il est donc essentiel d’en reconnaître les signes avant-coureurs chez les personnes âgées afin de la prendre en charge de manière efficace.
Afin d’alerter les familles et les soignants sur cette problématique, la Préfecture de Guadeloupe a participé activement à l’organisation de la semaine de la dénutrition (organisée dans le cadre du Plan National Nutrition Santé), dont la seconde édition s’est déroulée du 12 au 20 novembre 2021.
Quels sont les signes de dénutrition ?
Comme expliqué précédemment, les besoins nutritionnels varient d’un individu à l’autre, en fonction du sexe, de la taille, du poids et de l’âge et de l’état de santé de ce dernier.
A titre d’exemple, un homme de 70 ans, a besoin d’ingérer environ 2 400 kCal en moyenne chaque jour tandis que les besoins caloriques d’une femme s’élèvent à environ 1 800 kCal/jour.
Selon l’Afssa, les apports nutritionnels recommandés sont compris entre 30 à 40 kCal/kg/jour. Les apports en protéines doivent s’élever entre 1,2 g et 1,5 g/cal//kg.
Les personnes âgées dont les apports se révèlent inférieurs à ces seuils sont exposées à la dénutrition voire à la malnutrition.
La dénutrition se manifeste par plusieurs signes comme par exemple :
- une perte de poids comprise supérieure à égale 5 % du poids de départ, au cours d’une période d’un mois
- une perte de poids comprise supérieure à égale 10 % du poids de départ, sur une période de 6 mois
- un Indice de Masse Corporelle (IMC) inférieur à 21.
Il est donc important d’être attentif aux prises alimentaires des personnes âgées, qu’elles vivent à domicile, soient hospitalisées ou résident en EHPAD.
En effet, la dénutrition peut être un facteur favorisant divers problématiques ou affections, telles que l’apparition d’escarres, d’infections, la survenue de fractures (notamment fractures du col du fémur) suite à des chutes, par exemple. En effet, la dénutrition est à l’origine d’une diminution de la masse musculaire ainsi que de la masse graisseuse et d’un affaiblissement général (asthénie) pouvant favoriser les fractures.
Les causes de dénutrition
Que les séniors résident en EHPAD ou à domicile, en Guadeloupe, les causes de dénutrition sont généralement les mêmes.
La diminution des apports quotidiens est due à :
- la perte de goût et d’appétit : à partir de 50 ans, les capacités sensorielles diminuent de manière progressive chez les individus. Une diminution des sensations olfactives et gustatives peut être à l’origine d’une diminution de l’appétit et d’une dénutrition.
- des troubles de la déglutition : difficultés à avaler, notamment des aliments solides. Il est important de mettre en place une alimentation adaptée pour limiter cette problématique.
- des problèmes bucco-dentaires : qui entraînent des difficultés à mâcher et à s’alimenter
- une pathologie sous-jacente
- un état dépressif ou des troubles psychologiques
- un isolement social
- des difficultés financières
- la prise de divers traitements médicamenteux.
Prévenir la dénutrition
Pour prévenir la dénutrition, il est nécessaire d’assurer un suivi individualisé des individus. Au sein d’un EHPAD, les personnes âgées bénéficient d’une prise en charge pluridisciplinaire. Les professionnels paramédicaux aident les personnes âgées à effectuer de nombreux gestes du quotidien : soins d’hygiène, pose et retrait des appareils dentaires, prise alimentaire lors des repas.
Ces derniers alertent les infirmières lorsqu’ils constatent un problème bucco-dentaire chez un résident. Une consultation dentaire est alors programmée le plus rapidement possible afin d’apporter une solution efficace.
Les aides-soignants jouent également un rôle primordial notamment pour dépister les problèmes de nutrition. Ils alertent rapidement les équipes lorsqu’une personne s’alimente peu.
Les équipes médicales et paramédicales adaptent alors le régime alimentaire des résidents : mise en place d’une alimentation spécifique et personnalisée avec adaptation de la texture des repas. (exemple : texture mixée, hachée…)
Pour cela, les établissements ont de plus en plus recourt à des diététiciennes pour réadapter l’alimentation des résidents.
La diététicienne établit un programme alimentaire adapté en privilégiant une alimentation hyper-calorique, par exemple, lorsque cela s’avère nécessaire.
Lutter contre la dénutrition
Au sein de l’EHPAD Les Jardins de Belost, les équipes soignantes accompagnées de la diététicienne suivent les recommandations de l’HAS afin de dépister et de prévenir les éventuelles cas de dénutrition.
Pour y parvenir, une feuille de surveillance alimentaire peut être mise en place pour les personnes qui s’alimentent moins. Les prises alimentaires journalières y sont annotées pour évaluer les apports caloriques réels.
Le médecin peut prescrire des compléments nutritionnels oraux : crèmes ou boissons enrichies, par exemple, pour les patients dénutris.
La cuisine de l’EPHAD, quant à elle, propose des repas traditionnels enrichis en calories selon les besoins des résidents.
Nous mettons tout en œuvre pour assurer une surveillance quotidienne et limiter l’impact de la dénutrition chez nos résidents.